Sandrine Arrestier | Publié le 09/03/2021 Photo Christophe Lefebvre
À bientôt 47 ans, le coach du remarquable promu cambrésien, en course pour les play-off, vit sa vingtième saison d’entraîneur, la cinquième à Cambrai, à l’issue de laquelle il passera la main pour devenir manager général du club.
– Gabriel, deux défaites de suite (1), un peu moins de combativité, un match pour vous relancer contre le dernier : deviendrait-on trop exigeant avec un promu ?
« On a eu l’habitude de nous voir performer à domicile et à l’extérieur contre des équipes supposées bien plus fortes que nous. Une forme d’exigence s’est mise en place mais il y a aussi des moments dans une saison où on est un peu moins bien, ça ne nous était pas vraiment arrivé depuis le début. Là, on manque un peu de réalisme et de réussite mais ce sont des choses qui se forcent, avec de la combativité, de l’agressivité.
Cinquième à quatre journées de la fin, c’est exceptionnel, mais ce qu’il faut, c’est bien finir cette saison, les joueurs ont à cœur de le faire, et essayer d’aller chercher quelque chose en play-off. Continuer à pousser les limites de cette équipe pour voir jusqu’où on peut aller. Ce match va être important. Ajaccio, comme Nice samedi d’ailleurs, vont chercher les points pour se maintenir. On a très peu regardé le classement depuis le début, on s’est concentré sur ce dont on était capables. On va continuer comme ça, continuer à performer tout en se faisant plaisir. »
– C’en est toujours un de coacher cette équipe, surtout en sachant que vous ne le ferez plus la saison prochaine ?
« D’autant plus oui que ce sont les dernières semaines pour moi à ce poste-là, et avec cette équipe qui donne beaucoup et ne calcule pas vraiment. On va faire en sorte que le plaisir dure, c’est la même chose pour les joueurs. Quelques changements vont s’opérer (le passeur Yannick Bazin a déjà annoncé son départ et, pour l’instant, seul Mike Marshman est encore sous contrat pour la saison prochaine). Quoiqu’il arrive, cette saison sera très belle mais on a à cœur de finir sur un sentiment positif. Mais on sait qu’on va maintenant jouer contre des équipes qui auront du répondant, très revanchardes (Ajaccio, Nice) ou qui se sont préparées pour être performantes maintenant (Chaumont, Montpellier). »
– Qu’est-ce qui motive votre décision de changer de poste pour devenir manager général ? De la lassitude ? Une envie de changement ?
« Un peu des deux, ça fait vingt ans que je pratique sur le poste d’entraîneur mais c’est plus une envie de vivre autre chose, d’un nouveau challenge, sans forcément quitter le club. Ça fait cinq ans que j’y suis, on a construit beaucoup de choses, j’ai très envie de continuer à le faire grandir. La création de ce poste était une opportunité pour moi de continuer à le faire, pas forcément directement sur le terrain mais toujours pas très loin. J’ai fait beaucoup de choses, j’avais envie de voir ce qu’il se passait autour. »
– Quel sera votre rôle ?
« Essayer de structurer ce qu’il y a autour du terrain, de la vie de l’équipe, l’échange aussi avec les autres entraîneurs du club, qui n’est pas seulement l’équipe pro. C’est important pour pérenniser le club, mettre toutes les chances de notre côté pour continuer d’avancer en tout cas. C’est un investissement financier important, mûrement réfléchi, pour le club. Il faut faire en sorte que ça amène une plus-value. »
CAMBRAI (5e, 40 pts) – AJACCIO (14e, 11 pts), ce mercredi, 20 h.